Ca fait quoi d'avoir fait son chez-soi ?
Depuis le 11 mars 2010 je dors, mange et prends des douches tous les
jours chez moi. Bien sûr c'est un peu con à dire là comme ça, mais dans
mon cas, présentement c'est pas rien.
Fin janvier 2009, je signe
l'acte définitif pour l'achat d'un appartement dans le vieux centre de
Grenoble, à l'endroit où il y a cette interminable enfilade de pizzerias.
J'avais une grosse somme d'argent à dépenser, j'avais un nouveau lieu
de vie à trouver, et j'ai kiffé l'appart, vieux de plus d'un
siècle, avec le fleuve qui coule dessous, les montagnes qui se laissent
admirer depuis la fenêtre et une surface tout à fait raisonnable pour
une garçonnière.
Et
c'est donc 13 mois plus tard seulement que je commence à y vivre, et tout ça a commencé hier, ou quasi. Et entre temps, eh ben je sais pas trop, ce soir là
j'avais trop bu pour que je puisse m'en souvenir le lendemain.
Alors y'a les photos pour attester que je n'ai pas passé une année à faire des croisières
amusantes, mais plutôt à tout détruire pour tout
reconstruire, tout cela dans une ambiance tenace de poussière.
Et c'est sûr, tant qu'à faire, j'y suis allé de bon de cœur. Tout a été remis à nu, puis reconstruit avec l'idée de ne pas laisser de côté les bonnes idée des uns ou des autres. Moi je n'ai pas eu vraiment d'idées, je me suis contenté de saisir ce qui me tentait.
Et puis à part
pour la nouvelle chaudière au gaz, et les quelques dégâts sur la partie
ancienne du circuit d'eau, où le plombier s'est avéré indispensable,
tout a été fait "main". En gros c'est Franck et moi qui avons tout
fait, plus quelques coups de main pour déblayer des gravats, donner des
coups de pinceau, et puis pour nous aider à comprendre comment faire
électricité et tableau électrique.
On
en a passé du temps ensemble pendant la première
moitié du chantier avec Franck. Un vrai petit couple. Mais en fait non,
pas pour de vrai. Franck s'est trouvé une moitié, et moi j'attends
toujours
la mienne. Pourquoi est-elle si longue à venir sonner chez moi
d'ailleurs ? Bon ça fait à peine 3 semaines que j'ai un chez-moi mais
quand même !
Et donc au bout du compte, quoi ?
Eh ben je sais pas.
C'est que je suis en pleine digestion. Il y a deux ans, c'était la
fin de ma première histoire d'amour. Fin concomitante à la mort de mon
père. Cette histoire d'amour s'est ensuite transformée pendant un an et demi en
collocation réussie. C'est tordu de rester si
longtemps vivre avec son ex, mais ça s'est avéré très utile, pour le
soutien réciproque, pour elle comme pour moi. Très utile et pas
malsain en l'occurrence. Mais y'a un temps pour tout. Et il a été temps pour elle de
vivre l'histoire d'amour suivante. Elle est partie dans une autre contrée. Je lui
souhaite d'y trouver un maximum de joie.
Quand elle a déménagé, je suis
resté dans notre appart encore 2 mois et demi, puis, n'ayant pas fini
les travaux du tout, je suis allé colloquer chez Céline. J'ai squatté
sa chambre d'amis pendant 5 mois, jusqu'au 11 mars.
Et maintenant ?
Eh ben je sais pas.
Ce que je sais c'est que c'est une période charnière. C'est le
moment du recommencement de la vie. Y'a eu une parenthèse de 2 ans
(commençant à la mort de mon père)
pendant laquelle j'étais quelque
peu monomaniaque (décès, enterrement, succession, vente maison, achat
appartement, travaux, travaux, travaux, travaux...j'ai mentionné les
travaux ?) gardant un minimum de place au reste : concerts, un peu de
musique, un peu de sport, quelques bars...pas de ciné, pas d'expo, pas
de randos, pas de vélo en montagne.
A
présent, je suis chez moi. J'y vis seul, et je commence à avoir
beaucoup plus de temps à ma disposition, quant bien même j'ai quelques
finitions qui m'attendent.
Eh bien on va pas se mentir, ça sent quand même venir la petite dépression postnatal.
Alors, avoir fait son chez-soi, ça fait pas grand chose en fait.
Maintenant il me reste à me refaire moi.